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La Francophonie, selon le Prince Jean de Broglie

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Le Prince Jean de Broglie a été le défenseur ardent de la Francophonie. Ses fonctions ministérielles l’ont amené a rencontrer  de nombreux chefs d’Etat et personnalités attachés à cette notion qui émergeait. Il a eut l’occasion de prononcer de nombreux discours à ce sujet. Voici quelques extraits d’une communication à l’Académie diplomatique Internationale. 

La notion de Francophonie est, à l’heure actuelle, et dans tous les sens du terme, une « idée générale ».
Elle l’est, parce qu’il s’agit d’une donnée dont nul n’a encore vraiment précisé le visage, ni les contours.
Elle l’est parce qu’il s’agit d’une appellation qui peut masquer le meilleur et le pire.
Elle l’est enfin parce qu’elle met en avant nos ressemblances générales tout en laissant dans l’ombre nos différences particulières.
Son attrait est-il seulement révélateur d’une vague nostalgie? Révèle-t-il seulement la crainte de l’isolement, ou la difficulté pour certains Etats de surmonter seuls certains problèmes? Exprime-t-il, au contraire, une espérance humaine? Nul au fond n’en sait encore rien.

Le Prince Jean de Broglie, avec Louis Joxe et Michel Debré

Le Prince Jean de Broglie, avec Louis Joxe et Michel Debré

Mais qui ne perçoit d’une façon générale, le contenu philosophique, moral et politique que pourrait développer le concept de la Francophonie!
Justement, en raison même de cette ampleur, qui ne se sent saisi également devant cette « Terra Incognita », d’un grand sentiment de prudence? Et qui n’est soucieux, enfin, d’éviter le faux pas, le geste involontaire, dont l’interprétation tendancieuse risquerait de nuire à l’éclosion d’un objectif, voire d’un idéal, dont chacun sent, tout à la fois, la fragilité présente, l’avenir possible, et les dimensions bienfaisantes.


Il y a, dans la notion de Francophonie, un aspect essentiel de recherche d’une langue et d’une culture, et un choix fait, à deux siècles d’intervalle, par des esprits étrangers -hier à l’Académie de Berlin, aujourd’hui des Etats notamment Africains- d’un moyen d’expression et d’un système de pensée qui est le nôtre.

Malraux a écrit : »L’honneur d’un pays est fait de ce qu’il donne au monde ».  Quel plus beau don une nation peut-elle offrir, que d’apporter une langue à un monde en transformation? Mais quelle responsabilité commune pèse sur les épaules de tous les héritiers qui ont à maintenir et à faire fructifier une civilisation et une culture.

Extraits de la communication à l’Académie diplomatique Internationale prononcée par Monsieur le Prince Jean de Broglie, secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères, le 8 novembre 1966. 


Daisy Fellowes, Princesse de Broglie

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The Hon. Daisy Fellowes, née Marguerite Séverine Philippine Decazes de Glucksberg le 29 avril 1890 à Paris 16e et morte dans le 7earrondissement de Paris le 13 décembre 19621, est une personnalité de la haute société européenne de la première moitié du xxe siècle, célèbre pour sa beauté. Elle fut aussi auteur d »ouvrages littéraires mineurs et de romans, ainsi que la journaliste en France pour le magazine de mode américain Harper »s Bazaar.

daisy-decazes-princesse-de-broglieMarguerite Decazes, dite « Daisy », est la fille du duc Decazes, célèbre figure élégante de la Belle Époque, yachtman distingué et anglophile. Sa mère, la duchesse Decazes, née Isabelle Singer, est l »héritière du fondateur de la compagnie Singer, Isaac Merrit Singer, à la fortune colossale. La duchesse meurt en 1896, laissant sa famille dans le désarroi. Les enfants sont alors en partie élevés par la sœur de la duchesse, la princesse de Polignac, fameuse mécène, et surnommée par eux et les proches « Tante Winnie. »

Daisy Decazes épouse le 9 mai 1910 l »élégant prince Jean de Broglie (1886-1918) qui meurt de la grippe espagnole le 20 février 1918, alors qu »il était en service commandé à Mascara en Algérie. De cette union sont issues trois filles:

  • Emmeline Isabelle Edmée Séverine (1911-1986) qui épousera en 1932 le comte de Castéja (1907-1983)
  • Isabelle Marguerite Jeanne Pauline (1912-1960) qui épousera en 1931 le marquis de La Moussaye (1908-1988), divorcés en 1945
  • Jacqueline Marguerite (1918-1965) qui épousera en 1941 Alfred Kraus, divorcés en 1958

Après son veuvage, Daisy Decazes épouse le 9 août 1919 à Een andere mogelijke variatie bij de online slots is het bestaan van alternatieve lijnen. Londres The Hon. Reginald Fellowes (1884-1953), cousin de Winston Churchill, et banquier à la City. Ils ont une fille, Rosamund Daisy Fellowes (1921-1998). Daisy Fellowes aurait eu selon les rumeurs de l »époque une liaison avec Duff Cooper, qui sera plus tard ambassadeur en poste à Paris. Le ménage Fellowes s »installe entre Paris et l »Angleterre. En 1930, l »architecte décorateur et peintre Louis Süe réalise son hôtel particulier au 19 rue Saint-James à Neuilly-sur-Seine

Daisy Fellowes écrit plusieurs romans à la mode, dont Les dimanches de la comtesse de Narbonne (1931).

C »était une figure des salons mondains de l »époque qui a été photographiée à maintes reprises, notamment par Cecil Beaton, et l »une des clientes les plus fidèles de la créatrice de mode Elsa Schiaparelli et de la joaillière Suzanne Belperron2.Ses célèbres photographies appartiennent aujourd »hui à la National Portrait Gallery de Londres. Elle était propriétaire de la villa La Zoraide au Cap Martin.

Louis-victor de Broglie avec Marie Curie et Albert Einstein

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Magnifique photo des scientifiques les plus importants de l’époque. En compagnie de Louis-Victor de Broglie, Madame Curie, Albert Einstein et de nombreuses autres personnalités. Au cinquième conseil de physique de Bruxelles, du 23 au 29 octobre 1927.
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Pauline de Broglie, comtesse de Pange

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La princesse Pauline, Marie, Laure de Broglie est née dans le 8ème arrondissement de Paris le 6 février 1888. Elle est la seconde fille et le 4ème enfant du prince Victor de Broglie, 5ème duc de Broglie (1846-1906) et de Pauline de la Forest d’Armaillé (1851-1928). Avant elle, sont nés Albertine future marquise de Luppé, Maurice le futur physicien et Philippe (décédé à l’âge de 8 ans d’une crise d’appendicite). Elle a 4 ans lorsque nait son petit frère Louis, futur prix Nobel de Physique en 1929.

La princesse Pauline passe son enfance entre Paris dans l’hôtel particulier de ses parents, rue de la Boétie; Dieppe où sa famille possède une villa mais où elle n’a pas le droit d’aller sur la plage car à l’époque on « craignait l’air de la mer pour la santé des enfants« , et le château de Saint Amadour en Anjou. La famille aime particulièrement la vie de campagne dans ce château hérité d’une vieille tante, la comtesse Pauline d’Armaillé. Mais la jeune Pauline souffre de solitude, ses parents sont souvent absents, très occupés par la vie politique, (le duc de Broglie a été élu député de la Mayenne), sa soeur ainée Albertine est mariée, son frère Maurice poursuit des études et Louis est trop jeune. Elle se retrouve donc seule avec sa nurse et en souffre. « Sans amies, sans personne à qui se confier », dit-elle dans ses mémoires.

En janvier 1901, un changement dans sa vie, son père Victor de Broglie devient le 5ème duc de Broglie et Pauline découvre le château de Broglie. C’est aussi l’époque où sa famille commence à se soucier de ses études jusque là fort négligées. Des professeurs viennent lui apprendre l’anglais, l’allemand, le piano et un peu de culture générale qui consiste en un peu d’histoire, de littérature, de latin et de grec. Elle apprend aussi l’équitation, le seul sport qui lui est permis et qu’elle aime.

pauline d  broglie comtesse de pange 2A l’adolescence elle passe de longues heures, toujours seule, à lire dans l’impressionnante bibliothèque du château de Broglie et elle découvre les mathématiques et surtout les sciences, une passion qu’elle partagera avec ses frères. Elle visite le Museum d’Histoire Naturelle et obtient l’autorisation de s’inscrire à des cours de paléontologie.

En 1904, autre changement dans sa vie. Son frère Maurice épouse Camille Bernou de Rochetaillée. Madame de la Rochetaillée, la belle-mère de son frère va lui faire découvrir les voyages et le « monde », mais avant de faire son entrée dans le monde, la jeune Pauline doit apprendre à danser, ce qui ne lui plait guère.

C’est pourtant lors d’un bal qu’elle va rencontrer son futur mari, Jean de Pange. Le comte Jean, Marie, Louis, Clément Thomas de Pange est né en 1881. Il est le 5ème fils du marquis de Pange et de la marquise née Amélie Grasset. Jean de Pange a suivi des études de Lettres et de droit. Il est Lorrain, et est très marqué par la double culture française et allemande. Il passera sa vie à « combattre » pour l’union des peuples et portera très tôt l’idée européenne.

Pauline de Broglie devenue comtesse de Pange va désormais se consacrer à la littérature et à l’histoire. Elle animera un cercle d’études sur Madame de Stael, écrira ses mémoires « Comment j’ai vu 1900 » où elle nous fait découvrir toute une époque : celle du début du monde actuel. Publié en trois volumes, il dépeint avec beaucoup d’humour et de finesse la société aristocratique à la Belle époque.

Voici un extrait de ses mémoires : « Il m’est difficile de dire en quelle année, on installa le téléphone à la maison. Je crois que c’était vers 1896 ou 1898. Mes parents firent ce sacrifice à l’esprit moderne en grande partie pour remédier à l’éloignement et à la solitude de ma soeur qui habitait depuis son mariage avec le marquis de Luppé un bel hôtel entre cour et jardin, solennel et triste au bout de la rue Barbet de Jouy. On la plaignait. Cela paraissait très loin presque à la campagne. L’idée de pouvoir bavarder tous les matins, sans se déranger entre la rue Barbet de Jouy et la rue de la Boetie, parut si séduisante qu’on n’hésita plus. L’appareil fut posé chez nous dans un salon de passage. Il était en bois de palissandre et fut cloué au mur. Il ressemblait assez par sa forme aux petites boites distributrices de papier dans les toilettes. Il y avait deux écouteurs pendus à des crochets de chaque coté et au centre, un bouton sur lequel on appuyait pour obtenir la communication avec le poste central. La sonnerie était déchirante et s’entendait dans toute la maison. Mais on ne courait pas au téléphone. Un domestique était préposé à ce soin, décrochait l’écouteur, s’informait de ce qu’on désirait et allait chercher la personne demandée.

Le plus curieux est que le téléphone ne semblait absolument pas destiné aux affaires sérieuses. Le secrétaire de mon père qui occupait le bureau politique au rez de chaussée ne s’en servait jamais. Mon père non plus. On continuait à atteler la voiture (calèche) pour porter des lettres en ville ou faire des commissions. On considérait le téléphone comme une invention de luxe ne pouvant convenir qu’aux bavardages de dames et personne n’y attachait d’importance. »

Le couple a eu quatre fils : Maurice né en 1911 et décédé en 1927, Philippe né en 1913 et décédé en 1914, François né en 1918 (sans alliance), Victor né en 1923 et décédé en 1984, est le seul à avoir une descendance. De son mariage avec Isabelle Costa de Beauregard, il a trois enfants : Eveline née en 1956, mariée au comte Aubert de Proyard de Baillescourt d’où Laure-Victoire (1985), Henry (1988) et Olympia (1993) ; Christian né en 1958 (sans alliance) et Alain, né en 1961 et décédé en 1999 (sans alliance).

Le comte et la comtesse de Pange compteront parmi leurs amis Robert Schuman, Konrad Adenauer, le General et Madame de Gaulle et entretiendront des relations d’amitié avec l’archiduc Otto de Habsbourg. Le comte est décédé en 1957.

La comtesse de Pange fut membre du jury du Prix Femina. En plus de ses célèbres mémoires, elle publiera plusieurs livres dont : Madame de Staël et François de Pange, lettres et documents inédits (1925), Mme de Staël et la découverte de l’Allemagne (1929, Monsieur de Staël, Le dernier amour de Madame de Staël, d’après des documents inédits (1944); Lettres de femmes du XIXe siècle : Choisies et présentées par la comtesse Jean de Pange (1947)..

En 1970, elle sera décorée de la cravate de commandeur de la Légion d’Honneur. Laprincesse Pauline de Broglie, comtesse de Pange est décédée à Paris le 29 février 1972 , elle est enterrée à Pange en Moselle. (Copyright photos : DR - Merci à Corentine pour cet article)

© noblesseetroyautes

 

> Voir aussi l’interview de la comtesse de Pange ©INA

 

Maurice de Broglie préside un dîner des Cincinnati

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Maurice de Broglie préside un dîner de la Société des Cincinnati de France

La Société des Cincinnati (Society of the Cincinnati) est la plus ancienne société patriotique américaine, fondée par George Washington le  et composée de ceux qui s’étaient distingués pendant la Guerre d’indépendance des États-Unis. Elle est formée de 13 sociétés d’États, correspondant aux 13 États américains existants lors de la constitution des États-Unis, ainsi que d’une société française nommée Société des Cincinnati de France. La coordination des activités de ces 14 sociétés est assurée par une société générale (The General Society of the Cincinnati) dont le siège est à Anderson House à Washington (district de Columbia).

Cette société subsiste de nos jours aux États-Unis et elle a été refondée en 1925 en France. Elle continue de réunir les descendants des membres d’origine ainsi que quelques membres honoraires. Les Cincinnati veulent promouvoir les valeurs de liberté, d’initiative, de dévouement au bien commun et de responsabilité qui ont fait la réussite des États-Unis. Ils s’attachent également à maintenir les liens privilégiés établis entre les États-Unis et la France à l’occasion de la guerre d’Amérique et prolongés durant les deux guerres mondiales.

> voir l’article sur la Société des Cincinnati de France

Le drapeau d’Octave de Broglie

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Alphonse-Gabriel-Octave, Prince de Broglie-Revel, frère de François-Marie de Broglie. Général de brigade, né le 11 novembre 1785 à Paris, décédé le 31 août 1855 à Saint Georges d’Aunay. Il a été général de Brigade, Maréchal de Camp et Commandant de l’Ecole de Saint-Cyr.

Il fut inscrit à l’ordre de Malte le 2 mars 1786. Il suivit ses parents en émigration. A l’âge de 13 ans, il fut envoyé avec son frère Charles, de Riga à St-Pétesbourg, pour entrer à l’école militaire des cadets le 20 décembre 1798. Le grand duc Constantin (1779-1831), 2ème fils de l’empereur Paul 1er, qui commandait l’école, se le fit présenter le jour de Noël. Il s’amusa tant de la figure de ces enfants sous l’uniforme qu’il les conduisit à la grande duchesse. Il s’aperçut alors que les deux petits portaient la croix de Malte, ayant été très jeune inscrits dans cet ordre. Ils prirent de suite place dans le prieuré catholique Russe, l’empereur Paul 1er venant d’accepter la grande maîtrise de l’Ordre. L’ancienneté des chevaliers, datant du jour de leur inscription en Russie, les jeunes Broglie eurent ainsi beaucoup d’avancement pour accéder aux commanderies.

Octave sortit de l’école des cadets en 1804, et entra le 19 novembre comme enseigne au régiment de Semanowski, où Charles devait le rejoindre en 1808. Il fit dans l’armée Russe les campagnes d’Autriche, de Pologne et de Saxe. Il combattit à Austerlitz près de son frère Auguste ; puis à Friedland où il fut blessé d’un coup de feu. Hospitalisé à Mitau, résidence des princes Français, il fut soigné par la Duchesse d’Angoulême. Il reçut l’épée d’or accordée à la bravoure pour sa conduite à la bataille de Borodino, puis fut nommé Colonel le 4 octobre 1813.

Le 30 août, il se trouvait à Culm à côté de son frère qui périt au combat. Le Prince Octave entra à Paris avec les Russes le 30 mars 1814 ; il y retrouva sa vieille tante de Lameth, soeur du Maréchal, Mme de Murat, soeur de son père et Mme de La Balivière, avec son fils Théodore, l’ami d’Auguste. Profitant de la paix au retour de Louis XVIII, Octave va en Angleterre vois sa soeur Nicolaï au moment de la naissance d’Aline (14 juin 1814) ; puis il s’embarque pour aller chercher sa mère en Russie. Là, il apprend le retour de Napoléon (20 mars 1815). N’ayant pas encore donné sa démission au Tsar, il se voit obligé de reprendre les armes ; il se rendit à Varsovie auprès du Grand Duc Constentin, commandant la garde, et, en juin 1815, est nommé Colonel de chasseurs au corps de Barklay.

drapeau-de-broglieIl donna sa démission d’officier russe le 27 juin 1816, et retourna en Russie pour régler ses affaires ; il quitta avec émotion sa patrie adoptive, ses compagnons d’armes, les familles qui l’avaient accueilli et le souverain qu’il avait glorieusement servi. Il avait alors 30 ans. C’est avec dignité qu’il passa ses années de jeunesse dans des circonstances particulièrement délicates. L’attachement du jeune émigré à la monarchie légitime fut toujours fidèle à la ligne de conduite tracée par le Prince ; enfin il fut, à l’âge difficile, un chrétien remplissant tous ses devoirs. Cet homme a mérité d’être le chef d’une branche échappée à l’entraînement général que la noblesse traditionaliste se plut à appeler ‘les bons Broglie ». Il fut nommé maréchal de camp par Louis XVIII le 16 octobre 1816. Il épousa le 18 juin 1818, à St-Georges d’Aunay Armandine de Moges, sa nièce à la mode de Bretagne (en l’occurence la fille de sa cousine directe, cousine qui ainsi est devenue sa belle-mère et qui le présente voici Octave mon cousin et mon gendre), de 15 ans plus jeune que lui.

Le 7 mars 1821, le Prince de Broglie prend le commandement de la Vendée à La Roche-sur-Yon, appelée alors Bourbon Vendée. Puis le 2 octobre 1822, il est nommé à Lille au commandement du département du Nord. Le 21 avril 1824, il part en Espagne dans l’armée d’occupation ; à Sarragosse d’abord, puis commandant supérieur de Pampelune, le 6 novembre 1824. Au mois de juillet 1825, il se trouvait en congé de 3 mois à St-Georges. Il commanda l’Ecole Militaire de St-Cyr du 17 décembre 1826 au 3 août 1830, Charles X songeait à le nommer gouverneur du Duc de Bordeaux, le futur Comte de Chambord, alors âgé de 10 ans.

Le Chancelier Pasquier et Mme de Boigne raconte dans leurs Mémoires une confidence de Charles X au Prince de Broglie à Saint-Cloud le 18 juillet 1830 : »Polignac (le ministre) a vu la Sainte Vierge encore cette nuit ; elle lui a ordonné de persévérer et promis pleine victoire ». Le Général Gastey suppose que le Prince de Broglie, après son entrevue avec Charles X, prit sur lui d’appeler le bataillon de St-Cyr le 29 juillet. Il fut passé en revue le lendemain par le roi, à la hauteur des étangs de Ville d’Avray, puis regagna St-Cyr, où le Duc d’Angoulême eut un entretien le 31 avec le commandant. La décision fut prise de mettre l’école en congé le 2 août après midi.

plaque-drapeau-de-broglieIl fut remplacé à la tête de l’école, provisoirement, le 3 août par le Lieutenant-Colonel de la Baume, et définitivement le 6 par le Maréchal de camp Lenoir. Il conserva le drapeau blanc aux 4 coins fleurdelisés qui avait été celui de l’école de St-Cyr de 1815 à 1830. Il avait songé à suivre le roi légitime, mais ne pouvant lui être utile, il donna sa démission aussitôt après l’embarquement de Charles X qui eut lieu le 11 août. Il se retira d’abord à Paris, puis définitivement à St-Georges-d’Aunay. En 1832, il ne préjugeait rien de bon de la tentative de la duchesse de Berry. Fidèle toutefois, il fit tout ce qu’il dut. Il évita providentiellement d’être arrêté, et ne fut même pas nommé dans les journaux.

Source : « Les Broglie – Leur Histoire » par le Prince +Dominique de Broglie, Éditions du Palais Royal :

Les Cincinatti de France

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L’objet de la Société est de perpétuer le souvenir des circonstances qui ont abouti à l’indépendance des Etats-Unis et de la fraternité d’armes qui unit officiers américains et français au cours des combats qu’ils menèrent ensemble.

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George Washington, premier Président de la Société des Cincinnati

Quelques mois avant la signature, le 3 septembre 1783, du traité de Versailles consacrant l’indépendance des Etats-Unis, le général Knox et un prussien, le baron von Steuben, qui avait pris une part importante à la formation de l’armée américaine, eurent l’idée de fonder une association d’anciens officiers.

Le diplôme de membre des Cincinnati de la famille de Broglie

Le diplôme de membre des Cincinnati de la famille de Broglie

Le général Washington se préoccupa rapidement de maintenir les liens avec les camarades de combat français et la France sans laquelle la victoire sur les Anglais n’aurait pas été pensable, du moins à l’époque. L’objet en était d’entretenir les liens d’amitié établis entre camarades de combat sur le point d’être démobilisés et ensuite dispersés sur le territoire américain, déjà vaste; maintenir le culte du souvenir, défendre les intérêts de ses officiers face à un congrès peu généreux à leur égard et, enfin, de se montrer des patriotes exemplaires, notamment en encourageant l’unification des treize états d’origine dont certains ne tenaient pas à perdre leur indépendance au profit d’un état fédéral gourmand.

L'insigne actuel de la Société des Cincinnati de France

L’insigne actuel de la Société des Cincinnati de France

« The Society of the Cincinnati » vit le jour le 13 mai 1783, et se donna pour premier président le général George Washington le 19 juin de la même année; il le demeura jusqu’à sa mort en 1799.

L’organisation des Cincinnati comporta, dès sa création, treize sociétés, une par état d’origine, à savoir : New Hampshire, Massachusetts, Rhode Island, Connecticut, New-York, New-Jersey, Pennsylvanie, Delaware, Maryland, Virginie, Caroline du Nord, Caroline du Sud et Georgie.Pourquoi ce nom? Il fut choisi en pensant au beau symbole du héros romain, Cincinnatus, qui, après avoir servi son pays, fondit son épée pour la transformer en soc de charrue et continuer à le servir par son travail.

C’est à l’initiative de Georges Washington que fût créée la branche française; le nombre des branches coiffées par « The Society of the Cincinnati » s’éleva à quatorze.

Les Cincinnati veulent promouvoir les valeurs de liberté, d’initiative, de dévouement au bien commun et de responsabilité qui ont fait la réussite des Etats-Unis. Ils s’attachent également à maintenir les liens privilégiés établis entre les deux pays à l’occasion de la guerre d’Amérique et prolongés durant les deux guerres mondiales.

> Le site officiel des Cincinnati de France

Michelangelo Broglia, Evêque de Vercelli

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Michele-angelo-Broglia-1612-1679-vescovo-di-VercelliMichelangelo Broglia (1612-1679), Evêque de Vercelli de juillet 1663 à mai 1679 et frère de Francesco Maria Broglia, premier Broglie à arriver en France. Vercelli est une ville située entre Milan et Turin qui était un diocèse puis est devenue un archidiocèse du Piémont en 1817.

On trouve des traces de Michelangelo Broglia à Chieri, berceau de la famille Broglie.

En effet, dans les mémoires du Padre Agostino Borello (1636 – 1673), il est dit :

« Le 30 octobre, le Père Broglia a repris le poste de recteur à Turin. Quand il a voulu choisir le site pour la construction d’un oratoire dédié à Saint Philippe, plusieurs solutions étaient possible, mais il a opté pour la maison natale de l’évêque Michelangelo Broglia, évêque de Vercelli et i a p^réunir des fonds importants. Il y a célébré sa première messe le 1er mai 1664. La construction de la grande église, conçue par l’architecte Antonio Bettini Lugano, prendra fin en 1673. Elle fut dédiée à l’Immaculée Conception de la Vierge que Borello vénérait. »


Lamartine et la Princesse de Broglie

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Alphonse de Lamartine, le grand poète connaissait bien et fréquentait la princesse de Broglie, fille de Madame de Staël.  Voila ce qu »il dit dans son « Extrait du Cours Familier de Littérature par Monsieur Alphonse de Lamartine ».

Thomas Moore, Irlandais d »un grand talent aussi, venait de publier les »Amours des anges »et « Lalla Rookh », poêmes indiens. Il était alors à Paris, jouissant dans un applaudissement universel de la fleur et de la primeur de son talent. Je le voyais souvent chez Mme la duchesse de Broglie, fille de Mme de Staël, et femme dont la beauté, la vertu, l »enivrement mystique et la Allerdings haben moderne Spielcasinos weitaus mehr zu bieten, zum Beispiel haben die www.facebook.com/BookofRaSpielautomat Slotmaschinen enorm an Beliebtheit gewonnen. piété céleste, devaient ravir le poête irlandais et faire croire à la « soeur des anges »que Vigny voulait créer pour type idéal des amours sacrés. Cela répondait au temps où la piété de Chateaubriand et d »autres poêtes confondait le ciel et la terre dans les mêmes adorations. Moi aussi, je rêvais alors un grand poême ébauché seulement depuis, « la Chute d »un ange », qui devait former un épisode d »une oeuvre en vingt-quatre chants, pendant que Vigny, moins ambitieux, mais plus heureux, donnait au public son « Éloa » sous le titre de mystère.

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Souvenir de chieri

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Fin 2005, Gabriel de Broglie reçoit une lettre du Président de l’Association pour la restauration et la promotion du patrimoine historique de la ville de Quiers (Chieri).

Cette lettre évoquait le problème du financement de la restauration de l’autel Broglie de l’église Saint Guillaume et Saint Georges ;  dans la mesure où cette ville est le centre historique de la famille, qu’on y trouve de nombreux vestiges ayant trait à la famille de Broglie, des anciennes propriétés, des églises, des autels, des tombes, etc., nous ne pouvions décemment pas ignorer cette demande.
Aussi, avons-nous décidé de lever des fonds auprès de la famille pour contribuer à la restauration de cet autel. Nous avons réussi à ramasser près de 10.000€ et avons envoyé cette somme à la commune de Quiers (Chieri).
Les édiles de la commune de Quiers (Chieri) furent agréablement surpris de cette générosité et, pour remercier la famille, promirent de nous inviter à Quiers (Chieri) après la restauration de l’autel.
Début 2008, nous avons été informés que la commune de Quiers était désireuse de nous recevoir et quelques membres de la famille (Charles-Albert et Marie Tarditi, Ludovic d’Harambure, Agnès Jolibois et Charles-Edouard de Broglie) ont alors travaillé sur l’organisation d’un déplacement familial.
Du 1er au 4 mai 2008, 80 membres de la famille, sous la houlette de Philippe Maurice, alors frère cadet du Duc de Broglie qui n’a pu se déplacer, et actuel Duc de Broglie, se sont retrouvés à Chieri et les dirigeants de la commune leur ont réservé un formidable accueil illustré par les présentes photos.
Outre la symbolique forte de ce retour aux sources, ce voyage a eu le mérite de rapprocher les deux branches françaises de la famille, avec une représentation proportionnelle tout à fait équilibrée entre les deux branches.souvenir-chieri-2008-Broglie-2

Le Bal des Pierreries

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princesse-de-broglie-1914-bal-des-pierreries-18th-century-costumes-egyptian-costumesJuste avant juin 1914 un fièvre de luxe agitait Paris. Les soirées succédaient aux raouts. Un luxe inouï s’étalait dans les salons de la haute société. Le plus éclatant fut « Le bal des Pierreries » chez la Princesse Daisy de Broglie. Les invitées devaient porter une robe de la couleur d’une pierre précieuse.
Les grandes soirées mondaines se multiplient; on verse le champagne par centaines de bouteilles, et même par milliers, aux fêtes de Boni de Castellane, cousin du fondateur de la Maison de champagne du même nom, au Bal des pierreries de la princesse Jacques de Broglie, au Bal second Empire de la duchesse de Gramont, aux étonnantes fêtes persanes de la comtesse de Chabrillan et de la comtesse de Clermont-Tonnerre, pour ne citer que quelques-unes de ces manifestations parisiennes.

Pundji en tenue d’apparat

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Pundji-en-tenue-d-apparatPundji, l’éléphante offerte par le maharadja de Kaputhala à la Princesse Marie de Broglie,  faisait partie de la famille et de la vie mondaine du château de Chaumont. Il n’était pas rare qu’elle apparraîsse en tenue d’apparat dans les jardins du domaine. Ils aimaient se rendre en Inde, chez un de leur ami le Maharadjah de Kapürthala, avec lequel ils partageaient notamment la passion de la chasse. Celui-ci venait aussi à Chaumont. En 1898, le Maharadjah offrit aux Princes, une éléphante. Un cornac indien, Ping Hanny, arriva avec l’animal. Il resta quelques temps pour s’occuper de Pundgi puis fut remplacé par un second, Kiry Sadoon. L’éléphante de la taille d’un ânon à son arrivée, grossit rapidement pour devenir par la suite un peu encombrante. Néanmoins elle faisait la joie de ses propriétaires, des invités et des Chaumontais. Elle était liée à la vie du château ; elle transportait sur son dos les visiteurs et participait aux chasses.

Le domaine de Bois-Héroult

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La Comtesse de Lamaze, née Princesse Priscilla de Broglie, artiste peintre, veille avec  beaucoup de goût et de soin à la préservation et à la mise en valeur du domaine de Bois-Héroult. Bois-Héroult (Boscum Heroldi) tient son nom d’un seigneur nommé Hérold ou Harold, d’origine Viking. L’actuel château a été édifié par Jacques Alphonse de Civille Saint Mards sur des terres apportées en dote par Mademoiselle Bonissent de Buchy, son épouse, après avoir rasé le château ancien. Le parc, conçu par l’abbé Le Turquier de Longchamp (1748-1829), natif de Bois-Héroult et botaniste distingué, est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

Domaine de Bois-Héroult  - 76750 Bois-Héroult

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Victor-François de Broglie, Maire de Broglie

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victor-francois-de-broglie-maire-conseiller-general-eureVictor-François, duc de Broglie (8e arrondissement de Paris, 25 mars 1949 – Broglie,12 février 2012), est le 8e duc de Broglie, 7e prince de Broglie. Il succède au titre ducal à son cousin, le célèbre physicien Louis de Broglie (1892-1987). Victor-François de Broglie a été maire de Broglie et également conseiller général de l’Eure pendant de nombreuses années.

Roberto et Romano Broglia, de Chiesi

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Roberto (aujourd’hui décédé) et Romano (son frère) Broglia nous avait accueillis à Chieri et accompagnés pendant notre séjour en se prévalant d’être de la famille, de la branche italienne, de celle qui n’avait pas émigré en France.
Si ce point là n’a pas été vérifié, leur attachement, leur fidélité et leur dévouement à la promotion de l’histoire de la famille, de « leur histoire familiale » mérite une mention particulière et une publication sur notre site.
Romano est un grand pourvoyeur de documents très intéressants sur la branche piémontaise de la famille.
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Le château de Saint Amadour

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Le château de Saint Amadour est une ancienne propriété Broglie, venue de la Comtesse Pauline d’Armaillé, chanoinesse de son état, et qui a été légué à la Princesse de Broglie, épouse de Victor, fils d’Albert, et père d’Albertine (qui épousa un Luppé) de Maurice, de pauline (qui épousa un Pange) et de Louis (Nobel en 1929).

Ce château est situé à La Selle-Craonnaise en Anjou., à 7 km de Craon.Château de Saint Amadour b Château de Saint Amadour c Château de Saint Amadour

Albert de Broglie Président du Conseil d’administration de Saint Gobain

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Saint-Gobain fête ses 350 années en 2015.
A cette occasion le site  de Saint Gobain présente les grandes figures qui ont marqué l’histoire de l’entreprise, dont Albert De Broglie, Président de Saint-Gobain de 1866 à 1901.
Albert de Broglie a profondément marqué l’histoire de la Compagnie. Son entrée au Conseil d’administration en 1852 était pourtant le fruit d’une déception: la carrière qu’il avait commencée dans la diplomatie sous la monarchie de Juillet (en attendant une occasion d’entrer en politique) est brisée par le coup d’État de Napoléon III. Les actionnaires genevois en font leur candidat au conseil de Saint-Gobain.

La renommée de son nom, sa forte personnalité lui permettent de s’imposer rapidement avec l’aide de son ami Augustin Cochin, qu’il a connu au Correspondant, le journal des catholiques sociaux. Timide plus qu’hautain, manœuvrier habile, il n’est pas un chef d’entreprise au sens moderne: il ne consacre qu’une partie de son temps à la Compagnie.

Formé aux principes de l’administration à la française, il développe néanmoins les fonctions du siège social et donne plus de place aux ingénieurs au service de politiques industrielles de long terme. Sa grande affaire fut notamment la négociation de la fusion avec la maison Perret-Olivier, qui aboutit à la restructuration de la chimie française.

Son apport fut essentiel dans le développement des institutions sociales, dans lesquelles il voyait un moyen de parfaire la culture d’entreprise comme communauté.

http://www.saint-gobain350ans.com

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La théorie de Broglie validée par des scientifiques américains

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Des scientifiques américains valident 100 ans plus tard, la théorie émise par Louis de Broglie.

A rock is a clock: physicist uses matter to tell time

Ever since he was a kid growing up in Germany, Holger Müller has been asking himself a fundamental question: What is time?

That question has now led Müller, today an assistant professor of physics at the University of California, Berkeley, to a fundamentally new way of measuring time.

Taking advantage of the fact that, in nature, matter can be both a particle and a wave, he has discovered a way to tell time by counting the oscillations of a matter wave. A matter wave’s frequency  is 10 billion times higher than that of visible light.

matter can be used to measure time.Quantum mechanically, mass can be used to measure time and vice versa.

“A rock is a clock, so to speak,” Müller said.

In a paper appearing in the Jan. 11 issue of Science, Müller and his UC Berkeley colleagues describe how to tell time using only the matter wave of a cesium atom. He refers to his method as a Compton clock because it is based on the so-called Compton frequency of a matter wave.

“When I was very young and reading science books, I always wondered why there was so little explanation of what time is,” said Müller, who is also a guest scientist at Lawrence Berkeley National Laboratory. “Since then, I’ve often asked myself, ‘What is the simplest thing that can measure time, the simplest system that feels the passage of time?’ Now we have an upper limit: one single massive particle is enough.”

While Müller’s Compton clock is still 100 million times less precise than today’s best atomic clocks, which employ aluminum ions, improvements in the technique could boost its precision to that of atomic clocks, including the cesium clocks now used to define the second, he said.

“This is a beautiful experiment and cleverly designed, but it is going to be controversial and hotly debated,” said John Close, a quantum physicist at The Australian National University in Canberra. “The question is, ‘Is the Compton frequency of atoms a clock or not a clock?’ Holger’s point is now made. It is a clock. I’ve made one, it works.”

Müller welcomes debate, since his experiment deals with a basic concept of quantum mechanics – the wave-particle duality of matter – that has befuddled students for nearly 90 years.

“We are talking about some really fundamental ideas,” Close said. “The discussion will create a deeper understanding of quantum physics.”

Müller can also turn the technique around to use time to measure mass. The reference mass today is a platinum-iridium cylinder defined as weighing one kilogram and kept under lock and key in a vault in France, with precise copies sparingly dispersed around the world. Using Müller’s matter wave technique provides a new way for researchers to build their own kilogram reference.

De Broglie’s “crazy” idea

The idea that matter can be viewed as a wave was the subject of the 1924 Ph.D. thesis by Louis de Broglie, who took Albert Einstein’s idea that mass and energy are equivalent (E=mc2) and combined it with Ernst Planck’s idea that every energy is associated with a frequency. De Broglie’s idea that matter can act as a wave was honored with the Nobel Prize in Physics in 1929.

Using matter as a clock, however, seemed far-fetched because the frequency of the wave, called the Compton, or de Broglie, frequency, might be unobservable. And even if it could be seen, the oscillations would be too fast to measure.

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Post-doc Shau-Yu Lan, graduate student Pei-Chen Kuan and assistant professor Holger Muller with some of their experimental apparatus for creating a Compton clock. Image courtesy of Damon English, UC Berkeley.

Müller, however, found a way two years ago to use matter waves to confirm Einstein’s gravitational redshift – that is, that time slows down in a gravitational field. To do this, he built an atom interferometer that treats atoms as waves and measures their interference.

“At that time, I thought that this very, very specialized application of matter waves as clocks was it,” Müller said. “When you make a grandfather clock, there is a pendulum and a clockwork that counts the pendulum oscillations. So you need something that swings and a clockwork to make a clock. There was no way to make a clockwork for matter waves, because their oscillation frequency is 10 billion times higher than even the oscillations of visible light.”

One morning last year, however, he realized that he might be able to combine two well-known techniques to create such a clockwork and explicitly demonstrate that the Compton frequency of a single particle is, in fact, useful as a reference for a clock. In relativity, time slows down for moving objects, so that a twin who flies off to a distant star and returns will be younger than the twin who stayed behind. This is the so-called twin paradox.

Similarly, a cesium atom that moves away and then returns is younger than one that stands still. As a result, the moving cesium matter wave will have oscillated fewer times. The difference frequency, which would be around 100,000 fewer oscillations per second out of 10 million billion billion oscillations (3 x 1025 for a cesium atom), might be measurable.

In the lab, Müller showed that he could measure this difference by allowing the matter waves of the fixed and moving cesium atoms to interfere in an atom interferometer. The motion was caused by bouncing photons from a laser off the cesium atoms. Using an optical frequency comb, he synchronized the laser beam in the interferometer with the difference frequency between the matter waves so that all frequencies were referenced solely to the matter wave itself.

Compton clocks and Avogadro spheres

Müller’s proposal to make a mass standard based on time provides a new way to realize plans by the international General Conference on Weights and Measures to replace the standard kilogram with a more fundamental measure. It will involve an incredibly pure crystal of silicon, dubbed an Avogadro sphere, which is manufactured so precisely that the number of atoms inside is known to high accuracy.

And what about the question, What is time? Müller says that “I don’t think that anyone will ever have a final answer, but we know a bit more about its properties. Time is physical as soon as there is one massive particle, but it definitely is something that doesn’t require more than one massive particle for its existence. We know that a massless particle, like a photon, is not sufficient.”

Müller hopes to push his technique to even smaller particles, such as electrons or even positrons, in the latter case creating an antimatter clock. He is hopeful that someday he’ll be able to tell time using quantum fluctuations in a vacuum.

Müller’s coauthors are post-doctoral fellows Shau-Yu Lan, Michael A. Hohensee and Damon English; graduate students Pei-Chen Kuan and Brian Estey; and Miller Postdoctoral fellow Justin M. Brown. All are in UC Berkeley’s Department of Physics. The work was supported by the Alfred P. Sloan Foundation, the David and Lucile Packard Foundation, the National Institute of Standards and Technology, the National Science Foundation and the National Aeronautics and Space Administration.

http://news.berkeley.edu/2013/01/10/a-rock-is-a-clock-physicist-uses-matter-to-tell-time/

CHARLES de BROGLIE (1719 – 1781)

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prince-Charles-de-Broglie-1719-1781Charles de Broglie (1719 – 1781), Comte de Buhy, puis Comte de Broglie et Marquis de Ruffec, mais surtout Secret du Roi, est un homme dont la personnalité est complexe et riche.  Il aura été alternativement militaire, diplomate et industriel.

Ses talents et son caractère n’étaient pas encore connus lorsqu’il a été nommé ambassadeur en Pologne en 1752 à 32 ans, c’est dire si le crédit du nom et la renommée de la parentèle ont été importants dans le démarrage de sa carrière. La guerre avait occupé sa jeunesse : formé à des mœurs austères et élevé rigoureusement dans les camps, sous l’autorité sévère de son père dès le plus jeune âge, et instruit dans l’art de l’intrigue par l’un de ses oncles, un vieil abbé qui suivait très habilement les intérêts familiaux à la cour, Charles de Broglie ne tarde pas à développer un esprit actif, appliqué et laborieux, aussi bien dans l’art de faire la guerre que dans la conduite de négociations les plus complexes et les plus mystérieuses.

De petite taille, une miniature avec des mains de fille, il révèle un caractère remuant, un esprit inquiet et une personnalité altière. Cette taille explique en partie les traits de caractère de Charles, l’obligation enrageante de regarder le monde de bas en haut quand l’époque aime tant à toiser de haut en bas, l’ombrageux caractère qu’il partage avec son frère aîné, Victor François, le vainqueur de Bergen, qui fera d’eux « de petits coqs de combat sans cesse dressés sur leurs ergots, la crête empourprée de rage et donnant furieusement du bec contre ceux, croient-ils, veulent leur manquer de respect, c’est à dire l’humanité entière ».

Passionné pour la gloire de la France et par le service de son Roi, à l’extérieur de la courtisanerie qui prévalait à la Cour, il a vécu dans l’intimité de Louis XV pour voir son dévouement uniquement réquisitionné, jamais récompensé ; il a eu une carrière ingrate ; car doué d’une riche imagination au service de la réflexion la plus sagace, capable d’une somme de travail inouïe, Charles de Broglie aurait mieux mérité, assurément, que ce poste d’abnégation auquel l’égoïsme et la lâcheté de Louis XV le condamna froidement.

Mais revenons à la carrière de cet aïeul, dont je ne descends pas, ma parentèle étant liée à son frère aîné, Victor François.

Charles de Broglie, le militaire.

S’il a commencé à servir dans les armées de son père, Maréchal des armées du Roi, François Marie, Duc de Broglie, à l’âge de 14 ans, sa carrière militaire fut rapidement écourtée pour d’autres occupations.

Il apprends le métier de militaire sur le tas, après avoir appris à monter à cheval à Chambray (Broglie, aujourd’hui), et acquis de solides humanités à Londres, où son père, alors, y était ambassadeur, sous la férule d’un précepteur ecclésiastique. Il sert sous les ordres de son père dans l’armée du maréchal de Villars.

En octobre 1733, éclate la guerre de succession de Pologne : à la mort d’Auguste II, électeur de Saxe et roi de Pologne, chaque pays avance son candidat pour le trône vacant. Auguste III est le candidat de l’Autriche et de la Russie ; Stanislas Leczinski, celui de la France. Les armées russes avaient envahi la Pologne obligeant le candidat de la France à fuir. Aussi, la France déclare-t-elle la guerre à l’Autriche. Les troupes françaises lèvent le camp pour l’Autriche en passant par l’Italie. On imagine le ravissement des deux frères, Victor François (15 ans) et Charles (14 ans), partant en guerre en compagnie de leur père et passant le Mont Cenis au milieu d’une armée qui leur paraissait innombrable et qui leur rappelait la glorieuse épopée du passage des Alpes par Hannibal. Les deux garçons font l’apprentissage du métier de la guerre et conquièrent leurs premiers galons d’officier en prenant part à tous les combats. Une campagne d’Italie brillante amène l’aîné à porter au Roi la nouvelle de la dernière victoire, à Guastalla. Louis XV accueille le jeune messager avec aménité et le couvre d’éloges pour sa belle conduite : il le nomme colonel, à 16 ans en lui confiant le régiment de Luxembourg. Les victoires françaises s’enchaînent et conduisent à la fin des hostilités en 1735 avec le traité de Vienne. La guerre de succession de Pologne terminée avec la mise sur le trône du représentant de la France, le maréchal de Broglie rentre en France avec ses deux fils chargés de lauriers et s’installent à Strasbourg pour gouverner la région.

Ils restent peu de temps à Strasbourg, car éclate la guerre de succession d’Autriche.  Frédéric II, roi de Prusse, prêt avant tout le monde, avait envahi la Silésie et entre à Breslau au printemps 1741. Le 4 juin, la France et la Prusse signent un traité par lequel la France s’engage à faire la guerre au côté de la Prusse. Le maréchal de Belle-Isle tombe malade alors qu’il pénètre en Bohème ; il est remplacé par François Marie de Broglie, père de notre Charles, qui quitte Strasbourg précipitamment ; ce dernier reprend une armée en mauvaise posture et ne peut empêcher une victoire des autrichiens à Lintz. Broglie et ses deux fils mettent de l’ordre dans les rangs français et remportent ensuite des succès, à Egra, puis à Sahy contre le prince de Lobkowitz le 29 avril 1742 : cette victoire vaut à Broglie son titre de Duc. Et celle d’Egra permet à Victor François d’être promu brigadier (général de brigade) : il a 23 ans seulement, mais il est blessé au bras à Sahy, et son frère, Charles, sur la Moldau, à la jambe ; ces deux garçons affichent en effet une intrépidité frisant la témérité, qui ne sera pas sans risque : « ils offraient si peu de superficie au tir ennemi qu’ils devaient beaucoup s’exposer pour se trouver si souvent atteint… » a écrit Jean de La Varende dans son livre sur les Broglie. Si la carrière de Charles, cadet de Victor François, reste pour le moment en retrait de celle de son frère, alors qu’il se comporte aussi brillamment, son ascension hiérarchique est aussi fulgurante avec le décalage convenable à un cadet : brigadier à 28 ans, Charles montre tant de valeur au siège d’Hulst et à la prise de l’île d’Axel que Maurice de Saxe le propose pour le grade de Maréchal de camp, promotion qui est refusée par Versailles qui estime qu’elle venait trop tôt après celle de Brigadier. Cette position, loin de susciter chez lui de la jalousie à l’encontre de son frère à qui tout réussit et qui voit sa popularité augmenter au sein des armées qu’il fréquente, génère au contraire une admiration et une solidarité que rien n’ébranlera, même dans les moments les plus difficiles. Les fils Broglie étaient si jeunes qu’on disait d’eux en riant qu’ils formaient un état-major d’enfants auprès du maréchal, et ceci les fit chansonner par les soldats :

  • « J’aimons le Broglie de tout notre cœur
  • « Car c’est un drôle, morgué qui n’a pas peur
  • « La peste, le canon, bombes et coups de fusil
  • « Ce sont des bagatelles pour lui et pour ses fils.
  • « Toute cette race, ce sont des bonnes gens,
  • « Et nos camarades, morgué en naissant ;
  • « Je les voyons partout, à pied, à cheval,
  • « À la mousquetterie y aller comme au bal »

Puis le vent tourne, les alliances se retournent (La Prusse vient de signer une paix séparée avec l’Autriche) et mettent la France en fâcheuse posture ; sur le plan militaire, le maréchal de Broglie doit intégrer cette nouvelle situation et joue la prudence ; il privilégie la sauvegarde de ses troupes et décide d’éviter un désastre : il organise une retraite exemplaire, avec une habileté consommée ; malheureusement, au moment où il rentre en France, le maréchal de Noailles livre bataille à Dettingen, qu’il perd ; ce dernier accuse son co-disciple de l’avoir lâché et Louis XV défendra son cousin courtisan. Cela se traduit par la disgrâce royale pour le vieux maréchal qui doit quitter son commandement, Strasbourg et aller à Chambray (Broglie). Le pauvre en meurt persuadé d’avoir bien agi et permis la belle victoire de Fontenoy.

Victor François devient alors Duc de Broglie et Charles, Comte de Broglie.

La paix retrouvée en 1748, Victor François, promu Lieutenant Général (Général de division), passe son temps à des tournées d’inspection. C’est à ce moment là que la carrière de Charles prend un nouveau tournant.

 

Charles de Broglie,  diplomate

La première mission de Charles de Broglie démarre en 1752 et consiste à faire monter sur le trône de Pologne le Prince de Conti, cousin du Roi. Et, ceci, à l’insu de ses propres ministres. Pour faciliter sa mission, Charles de Broglie est nommé ambassadeur du Roi en Pologne le 4 septembre 1752.

Versailles s’étonne de cette nomination, car, à vrai dire, Charles n’a aucune expérience des relations internationales, seulement une belle carrière militaire, et n’a que 33 ans. La Cour attribue ce choix aux démarches du vieil abbé, son oncle, qui marquait une prédilection pour ce neveu-là à qui il trouvait une intelligence supérieure, plus déliée que celle de son aîné. Mais le plus étonné est Charles lui-même. Il savait mieux que personne que son oncle n’était pour rien dans cette nomination puisque ce dernier, surpris lui même et agacé de l’être, lui enjoignait la plus grande prudence. Dès le lendemain de sa nomination, l’étonnement de Charles redouble lorsqu’il reçoit du Roi un billet ainsi rédigé : « Le Comte de Broglie ajoutera foi à ce que lui dira M. le Prince de Conti et n’en parlera à âme qui vive ». .

Un ambassadeur qui doit mener une politique allant à l’encontre de celle menée par son supérieur hiérarchique, le ministre des affaires étrangères, M. de Bouillé ! Charles devient le chef du Secret du Roi.

A peine arrivé en Pologne, le Comte de Broglie, se rend comte de la difficulté de sa mission. Il lui faut déployer une grande habileté pour évoluer au milieu des factions qui se disputent la conquête du pouvoir. Il doit empêcher que sous l’influence de l’Angleterre, la Pologne s’unisse à la Russie et à l’Autriche et préparer secrètement l’élection du Prince de Conti au trône de Pologne. Il manœuvre alors si adroitement avec une fermeté résolue qu’il empêche les Czartoryski de faire rompre la Diète et de proclamer une Confédération : le plan des grands seigneurs polonais est déjoué et le parti français est reconstitué ; c’était une vraie révolution.

Ces succès inquiètent le Prince de Conti qui a peur que son cousin, Louis XV, se trouve mis dans l’embarras vis à vis de son ministre. Il prêche la prudence au Comte de Broglie qui lui répond vertement de la façon suivante : « Je conviens qu’il faut prendre garde de ne pas m’attirer du ministre des ordres assez positifs pour qu’ils puissent me gêner dans l’exécution de ceux que j’ai directement de sa Majesté, par le canal de Votre Altesse Sérénissime ; mais comment puis-je prendre sur moi de parler au ministre saxon sur le ton qu’elle croit que je peux prendre sans le demander au ministre, qui me prescrit exactement le contraire ».

Tel est l’homme en qui le Roi avait placé sa confiance et dont il avait fait son confident. A l’inconstance de Louis XV, à son incapacité congénitale à prendre des décisions, faisait face un homme inaccessible au découragement, lucide, apte aux vastes synthèses, et dont la hauteur de vues ne se laissait pas distraire par les péripéties. Il fascinait en quelque sorte son souverain tout en l’agaçant parfois ; le Marquis d’Argenson disait de lui qu’il « était un fort petit homme, avait la tête droite comme un petit coq, pouvait être colère, avait de l’esprit et de la vivacité en tout. Ses yeux étincelants le faisaient ressembler, quand il s’animait, à un volcan en feu ». Ajouter à cela « un esprit indépendant et caustique, l’âpre franchise de langage, l’austérité des mœurs poussée jusqu’à la rudesse et la fermeté de conviction jusqu’à l’entêtement ». Somme toute, aucune des qualités d’un courtisan qui font pardonner le mérite ! Fallait-il que le Roi eut été conquis par ce mérite pour avoir été cherché pareil serviteur, si peu fait pour lui plaire.

Non content de promouvoir les intérêts français, il sait s’attirer les grâces des cours européennes. Curieux homme ! Assurément très pieux, frisant l’austère dans la disposition de ses mœurs, d’une susceptibilité maladive, Charles de Broglie n’est ni bégueule ni renfrogné : sa bonne humeur et son entrain sont appréciés. Il sait rire et faire rire. Se tenant sur le péché de chair aussi serré que son frère aîné, il montre de l’indulgence pour les faiblesses d’autrui. Les femmes l’adorent car elles apprécient en lui l’agréable compagnon avec qui l’on peut fleureter sans risquer sa réputation puisque la sienne est au-dessus de tout soupçon.

Mais revenons à la politique.

L’entente anglo-prussienne du 10 janvier 1756 renverse tous les plans concoctés par Charles de Broglie. Il avait en effet proposé une alliance limitée avec l’Autriche contre la Prusse. Mais lorsque Frédéric II, roi de Prusse, envahit la Saxe, Charles de Broglie réussit à convaincre Auguste  III, roi de Pologne, de s’installer au camp de Pirma, malgré les avis contraires de son état-major, en y réunissant toutes les troupes qui restaient, et, par cet effet de menace, malgré l’échec de l’armée saxonne, parvient à sauver la Bohême. Louis XV reçoit « aimablement » le Comte de Broglie et, pour le féliciter, lui accorde le ruban bleu de l’Ordre du Saint Esprit, la décoration la plus prestigieuse de l’époque, décoration qu’il obtient avant son frère aîné ! En dépit de cet accueil triomphal, Charles de Broglie s’aperçoit vite que ses avis ne sont pas suivis, pire, qu’il n’est même plus consulté : Toutes les décisions sont en effet débattues entre la Pompadour, le maréchal de Belle-Isle et l’abbé de Bernis dans un cabinet dont la porte ne lui est pas ouverte. Dépité, Broglie veut renoncer à la carrière diplomatique et mettre son épée au service des armées du Roi.  Ce dernier lui fait dire : «  Vous n’êtes pas le seul, mais telle est ma volonté ; dans ces circonstances, je crois votre présence très nécessaire à Varsovie, où vous êtes aimé et estimé…Si j’en avais un autre qui put bien me servir en Pologne, je vous l’aurais préféré pour satisfaire votre désir de servir dans mes armées ; mais n’en ayant pas trouvé, je compte que vous m’y servirez de tout votre mieux. ».

Il s’en retourne en Pologne en passant par Vienne où il ne peut s’empêcher de donner des conseils à Marie Thérèse, en plein désarroi suite à la défaite de ses armées devant Prague. Ses conseils sont suivis à la lettre par cette dernière et lui permettent de remporter la bataille de Kollin. Comme marque de gratitude, Marie Thérèse lui remit son portrait enrichi diamants…

De retour en Pologne, la grave défaite de l’armée française à Rosbach (où mourut son petit frère, François), alors même que Charles de Broglie menait une série de négociations devant mener à l’échec les thèses du parti pro-russe, sonne le glas de l’influence française en Pologne. Bernis, alors ministre des Affaires étrangères de Louis XV, le réprimande, et, ne pouvant faire appel au Roi puisqu’il était son agent secret en même temps que son ambassadeur officiel, Charles de Broglie demande son rappel en France, rappel qui est accepté en janvier 1758.

Même si le roi et Conti apportaient quelques réserves dues principalement à son caractère intransigeant et corrosif, notamment avec son ministre, le bilan de l’ambassade de Charles de Broglie en Pologne est très positif : il a su tenir la dragée haute à la maison Saxe, et au parti russe, il a maintenu des liaisons constantes avec les ambassadeurs de France à Constantinople, Copenhague, Berlin, Stockholm, pour tisser le réseau d’alliances qui mettra la Pologne à l’abri des empiètements russes, il a réussi à rapprocher les polonais de la Turquie, pièce essentielle du puzzle. D’ailleurs, les polonais  lui en ont su grée, lui témoignant une reconnaissance profonde.

De  retour en France, que faire ? Se marier d’abord : il épouse le 21 mars 1759 Louise Augustine de Montmorency Logny avec laquelle il aura 6 enfants. Puis, il retourne à l’armée et sert dans celle du Bas Rhin : avec son frère aîné. Très vite, grâce à ses faits d’armes, à l’instar du sauvetage des armées à Minden, à une retraite remarquable, et à de nombreuses victoires qui suivent, celle surtout de Bergen, puis de celle de Cassel, où Charles a pris une part très active, il monte en grade et est nommé lieutenant général (équivalent de général de division, 3 étoiles) le 18 mai 1760, pendant que son frère aîné est fait maréchal de France. Ces victoires valent à Victor François la récompense du titre de Prince du Saint Empire Romain Germanique décernée par l’Autriche, titre que tous les descendants, males et femelles, du Maréchal porteront ; mais pas Charles, son frère, qui a participé aussi activement à ces victoires. Alors, ce dernier demande, une première fois à Louis XV, puis, plus tard, à Louis XVI, à être fait Duc ! En vain…

La défaite de Willingshausen à la fin de l’année 1761 est un grain de sable dans sa brillante carrière : cette défaite que l’on doit principalement à la mésentente entre les deux maréchaux, Broglie et Soubise, tous deux à la tête des armées, a eu un retentissement important à la cour car le maréchal de Broglie refusa qu’on lui imputât la responsabilité, Soubise n’ayant pu s’adapter à sa stratégie brillante mais changeante ; Choiseul, ministre de la guerre, donne néanmoins tort aux deux chefs : Soubise, en bon courtisan, plie l’échine ; Broglie se cabre et conteste la compétence de son ministre. Charles prend alors la défense de son frère : résultat, les deux frères sont balayés par le vent de la disgrâce : le maréchal part en exil à Broglie, son frère cadet, à Ruffec, en Charente, une terre qu’il venait d’acquérir et qui fut érigée en marquisat.

L’exil dure de février 1762 à fin mars 1764 !

Bien qu’en disgrâce à Ruffec, le roi lui demande de continuer sa collaboration au Secret : la Pologne est une terre qu’il a chérie mais elle n’est plus du tout dans l’air du temps à Versailles. Comme Charles ne peut s’empêcher de travailler, sa frénésie le conduit à plancher sur un projet audacieux, celui d’envahir l’Angleterre : rien que cela ! Tout ce qui pouvait contribuer à accroître la grandeur de la France dans le monde occupait inlassablement son cerveau. Cette idée, bien qu’audacieuse, est agréée par le Roi.

Pour mener à bien ce projet, nommé responsable du Secret en 1761, après la mort de Jean Pierre Tercier, il recrute de nombreux collaborateurs, parmi lesquels le Chevalier d’Eon, qu’il établit comme relais à Londres. Il est curieux de constater que ces deux personnalités tellement dissemblables se soient parfaitement entendues et aient réalisé du bon travail. Le chevalier d’Eon était pourtant un personnage équivoque, roué et dangereux, mais il portait un immense respect aux deux frères Broglie, ayant servi comme militaire auprès du premier et comme agent secret du  second.

L’attitude du chevalier d’Eon attire l’attention de Versailles qui s’inquiète d’une diplomatie parallèle travaillant sur des projets secrets ; sur un ton paternaliste, Charles de Broglie écrit à d’Eon la lettre suivante : « Je dois commencer par vous remercier du zèle et de l’amitié que vous m’avez témoignés ainsi qu’à mon frère dont nous sommes l’un et l’autre reconnaissants. Nous craignons seulement que vous n’écoutiez trop les mouvements de votre cœur et que cela vous engage dans quelques démarches ou propos qui pourraient vous être préjudiciables, ce dont nous serions très fâchés. Songez donc à mettre la plus grande prudence sur ce point dans votre conduite. Vous ne sauriez prendre trop de précautions pour vous mettre à l’abri des soupçons du nouvel ambassadeur, il faut donc arranger votre logement de façon à n’être pas surpris par lui, ni par qui que ce soit, lorsque vous travaillez aux affaires secrètes, dont le Roi va vous charger : il faut qu’il y ait, dans cette partie, un ordre dans tous les papiers qui les sépare entièrement de toute autre affaire, et qui pare aux inconvénients qui pourraient arriver en cas de mort subite et de tout autre accident. »

Toutes ces recommandations et toutes ces précautions sont loin d’être superfétatoires. Car d’Eon, gonflé d’orgueil, perd toute mesure en se prévalant de la confiance du Roi et réveille les soupçons auprès de ses supérieurs officiels. Les difficultés commencent…Les ambassadeurs de France à Londres qui se succèdent, le Duc de Nivernais puis Guerchy, s’en agacent et le bruit de ces querelles arrive jusqu’au Comte de Broglie qui trouve que le Secret est bien hasardé entre de telles mains. Habile, Charles de Broglie, qui a bien compris la personnalité orgueilleuse de d’Eon, commence par le sermonner gentiment, mais ce dernier le prend de haut et il faut alors sérieusement commencer à réfléchir à son exfiltration. Louis XV s’en mêle et, au lieu de passer par la hiérarchie (donc Broglie), écrit à son ambassadeur pour lui signaler que « parmi les papiers qu’on pourrait saisir chez d’Eon il devrait s’en trouver relatifs à la personne royale dont nul ne doit prendre connaissance et qu’il faut garder scellés jusqu’au jour où on pourra les lui remettre en mains propres ». Broglie est très inquiet de l’imprudence royale et voit le Secret sérieusement menacé. Heureusement, d’Eon refuse de donner les papiers compromettants à l’ambassadeur ; Louis XV, conscient de son erreur, en appelle au Comte de Broglie et lui demande d’éteindre cet incendie ; c’est à Calais que d’Eon est arrêté, puis embastillé. Broglie fait le ménage dans les papiers de d’Eon et réussit  à faire disparaître les papiers compromettants. Reste cependant l’examen oral du détenu. Broglie, encore, rend visite au détenu et lui fait répéter son rôle prochain devant le ministre des Affaires Etrangères, le duc de Praslin. Ce dernier n’y vit que du feu ! Libéré, le silence de d’Eon fut acheté par la générosité royale et l’incendie éteint.

Et le projet d’invasion de l’Angleterre complètement enterré.

Entretemps, l’exil des Broglie est levé. Les années qui suivent donnent les prémices d’un avenir sombre ; les Parlements et la monarchie se chamaillent ; les idées nouvelles prennent corps avec les philosophes ; mais, surtout, l’argent manque terriblement.  Alors, le Roi et le premier de ses ministres, le Duc de Choiseul, créent de nouveaux impôts qui provoquent la colère des parlements. Cette colère des parlements, la situation intérieure et extérieure de la France, désastreuse, et l’arrivée au firmament de la nouvelle maîtresse du Roi, Madame du Barry, firent tomber Choiseul, qui, d’ailleurs, n’attendait que cela.

La chute de Choiseul, la sortie de l’exil, autant d’événements qui permettent aux Broglie, le maréchal, reclu à Broglie, et le Comte, à Ruffec, d’espérer des jours meilleurs. Ce dernier espère le poste de ministre des Affaires étrangères : en concurrence avec le Duc d’Aiguillon, n’a-t-il pas pour lui une réputation bien assise de diplomate habile, ses rapports directs avec le Roi, et surtout la responsabilité de la diplomatie secrète face à celle officielle de Choiseul bien faible et inopportune.

Le 6 juin 1771, le Duc d’Aiguillon est nommé par Louis XV ministre des Affaires Etrangères. Charles de Broglie tombe de très haut.  Son arrière petit neveu, le Duc Albert,  écrit à ce sujet : « Après 18 ans écoulés dans un travail obscur, sans fruit pour soi-même ou pour l’Etat, après avoir vu tout à coup luire une grande espérance, s’être flatté de paraître sur un véritable théâtre d’action, de pouvoir honorer son nom, servir son pays, déployer des qualités muries par l’âge avant qu’elles ne fussent tout à fait usées par l’intrigue, puis retomber soudain dans l’ombre dans une situation louche et suspecte cent fois pire que la retraite ! A la place d’un rival détesté, mais digne d’être traité comme un égal, voir au-dessus de sa tête un ami dont la médiocrité n’était pas plus faite pour inspirer la haine que le mépris ! Quel déboire ! Quelle douleur ! ».

D’Aiguillon n’était pas fait pour être ministre des Affaires Etrangères et les résultats désastreux de sa politique arrivent très vite ; l’attentat contre la Pologne est consommé : la Prusse, la Russie et l’Autriche se partagent ce grand pays si cher à Broglie. Lui qui avait tout prévu, tout prédit, tout écrit au Roi, se voit en plus demandé par ce dernier  un rapport détaillé supplémentaire sur la situation polonaise et les moyens pour y remédier. Comble de l’ironie ou sénilité avérée et grandissante du monarque ?

Les années qui suivent ne sont pas plaisantes pour le Comte de Broglie. Le Duc d’Aiguillon n’apprécie en effet pas que son concurrent soit questionné par le Roi d’une étude sur sa politique désastreuse et lui tend un piège machiavélique pour le décrédibiliser définitivement ; à propos d’un incident mineur (Charles de Broglie se voit missionner pour aller recevoir la jeune princesse de Savoie, récemment fiancée au Comte d’Artois ; cette mission doit le conduire en Piémont, et lui faire rencontrer le Roi de Sardaigne, mais la mission est restreinte par d’Aiguillon à seules fins de l’humilier), Charles de Broglie  en réfère au Roi en lui expliquant qu’Il ne peut se dédire et tente de le contraindre à revenir sur la décision de son ministre. La réaction de Louis XV ne se fait pas attendre puisque Charles de Broglie reçoit un billet de ce dernier : « Monsieur le Comte de Broglie, après la lettre que j’ai vue hier de vous, vous devez bien vous douter que vous n’irez ni à Turin, ni à Pont-Beauvoisin, mais à Ruffec, où vous resterez jusqu’à nouvel ordre de ma part ou d’un de mes ministres autorisé par moi. Ne faites point de réponse à cette lettre et partez le plus tôt possible ».

C’est un terrible coup que Charles de Broglie reçoit sur la tête : 1761, 1773, deux dates qui sonnent à douze ans d’intervalle le même ordre d’exil. La situation est intolérable pour lui d’autant que d’Aiguillon se charge de faire répandre dans tous les salons les crimes dont il est l’auteur. Mais quels crimes ? Insupportable pour Charles qui ne comprend pas ; il écrit au Roi : « J’offre ma tête pour garant de l’assurance avec laquelle je me présente devant la justice, et je supplie Votre Majesté de me faire juger avec la dernière rigueur. Qu’elle ne craigne point que l’instruction de mon procès dévoile le secret qu’Elle voudrait cacher. Si elle me l’ordonne, au péril même de ma vie, je garderai le silence sur les ordres particuliers qu’Il lui a plu de me donner. Mon innocence suffira pour me défendre. »

Il y eut un semblant de procès, interrompu par la mort du Roi, le 10 mai 1774.

L’avènement au trône de Louis XVI et de Marie Antoinette, qui implique un changement de décor complet en France, sera-t-il bénéfique à Charles de Broglie ? Déjà, la jeune Reine a été mise en garde par sa mère contre le Comte de Broglie, sur qui plane une accusation totalement infondée, celle d’avoir voulu rompre l’alliance autrichienne ! Le Maréchal, son frère, n’était pas mieux loti, puisque son caractère ombrageux et difficile effrayait le pauvre Louis XVI. Et les affaires secrètes entre son grand père, Louis XV, et Charles de Broglie lui passaient bien au dessus de la tête puisqu’il donne l’ordre écrit de dissoudre le cabinet et de brûler toutes les pièces de la correspondance secrète. Charles de Broglie ne peut se résoudre à la suppression des preuves de près de 20 ans de travail secret et demande qu’elles soient examinées par le nouveau ministre des Affaires Etrangères, Vergennes, et par le chevalier du Muy, devenu Maréchal. Cet examen conduit le Roi à déclarer : « Monsieur le Comte de Broglie, après avoir fait examiner et m’être fait rendre compte le plus exact de la correspondance secrète que vous avez eue pendant 18 ans avec feu le Roi, mon seigneur et mon aïeul, j’ai reconnu que vous vous étiez comporté avec tout le zèle et toute la fidélité que vous lui deviez, que les circonstance quelquefois embarrassantes où vous vous êtes trouvé n’avaient jamais ralenti, et qu’en tout vous vous étiez acquitté de cette commission de la manière la plus sage et la plus conforme aux vœux du feu-Roi….Je vous fait cette lettre pour vous assurer que je n’ai aucune impression défavorable sur votre compte et qu’au contraire j’ai reconnu, dans votre conduite, la marche d’un bon et fidèle serviteur : et que ne doutant pas de la persévérance de votre attachement à mon service, je vous donnerai toujours les preuves de mon estime et de ma bienveillance. Sur ce, je prie Dieu, monsieur le Comte, qu’il vous ait en sa grande garde. ».

C’est la fin du Secret. Charles de Broglie est nommé en novembre 1774 commandant en second de la Province des Trois Evêchés sous le gouvernement de son frère aîné. C’est à cette époque qu’il est en relation avec La Fayette. Devant un aréopage de jeunes gens qu’il a sélectionnés et dont il s’emploie à discerner la capacité, lors d’un dîner chez son frère, Victor François, qui reçoit alors le Duc de Gloucester, frère du Roi d’Angleterre, il entame une longue discussion avec ce dernier sur l’occupation « brutale, humiliante, révoltante » de l’Amérique par les anglais. Gilbert de La Fayette écoute bouche bée les deux impétrants : il est sur le chemin de Damas et découvre la révélation de la cause ce que sera la conversion de sa vie !

Charles de Broglie sera non seulement le catalyseur du destin de La Fayette, mais surtout le moteur et le guide ; alors que ce dernier est empêché de partir aux Amériques sur le vaisseau La Victoire par le Duc d’Ayen, son oncle, Charles lui conseille de passer outre en lui expliquant que ces empêchements ne sont que des façades pour ne pas déplaire à l’Angleterre. La Fayette lui en sait gré et écrit : »Je dois beaucoup au Comte de Broglie dont le cœur, après de vains efforts pour m’arrêter, me suivit avec une tendresse paternelle ».

C’est aussi à cette époque que le Roi confie au Maréchal de Broglie le soin de préparer l’invasion de l’Angleterre…sur la base des plans de Charles, son frère. Cocasse ! Charles espère être nommé aux côtés de son frère pour le seconder dans les préparations de cette opération. Mais le ministre Maurepas lui demande de rester à Metz et le promeut Gouverneur intérimaire des Trois Evêchés pendant l’absence de son frère. Quelle déception : de rage, il quitte l’Est de la France et s’exile dans ses terres.

 

Charles de Broglie, l’industriel

Curieux de tout, avec un esprit agile et ingénieux, il crée, près de Ruffec, à Taizié-Aizier sur la Charente, une aciérie qui a fourni 160.000 livres de fonte par mois.  Puis il se lance dans la fabrication de l’acier et des outils qu’il vend, grâce aux relations de sa mère, née Granville, aux armateurs malouins pour la construction de leurs bateaux.

Amoureux de sa région, il procède à l’assainissement du marais poitevin.

Hasard du destin, il est touché par les germes d’une fièvre paludéenne qui l’emporte le 16 août 1781.

 

 

Capitaine Geoffroy de Broglie

Portraits des Princes de Broglie au château de Chaumont

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Deux magnifiques œuvres d’art du temps de la Princesse de Broglie rejoignent
les collections du Domaine de Chaumont-sur-Loire.

Réunis pour la première fois dans la bibliothèque du Château, deux tableaux représentant les portraits de la princesse Henri-Amédée de Broglie et du prince Robert et de la princesse Marguerite de Broglie enfants, rejoignent les collections du Domaine.

Ces deux tableaux ont été réalisés par le portraitiste le plus apprécié de la Haute Société française de la fin du XIXème siècle, Charles Émile Auguste Durand dit Carolus-Duran (1837-1917) qui excellait dans l’art du portrait mondain, domaine qu’il contribua à renouveler selon le critique d’art français de l’époque, Théodore Duret (1838-1927).

Acquis par le Domaine grâce à un fond régional (FRECC) auprès d’un collectionneur privé, le portrait de la princesse Henri-Amédée de Broglie (1857-1943) est une huile sur toile datée de 1881, d’un intérêt patrimonial majeur.

Le second tableau est issu quant à lui d’un dépôt exceptionnel consenti par le Musée Carnavalet – Histoire de Paris. Ce portrait était à ce jour le seul, figurant des membres de la famille princière à être exposé dans une collection publique.

Domaine de Chaumont sur Loire

Tél. 02 54 20 99 22

contact@domaine-chaumont.fr

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